armi les différentes représentations, l'arbre servit d'image à la philosophie. Ainsi Descartes écrira: Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale ; j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui, présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse.
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Or, comme ce n'est pas des racines, ni du tronc des arbres, qu'on cueille les fruits, mais seulement des extrémités de leurs branches, ainsi la principale utilité de la philosophie dépend de celles de ses parties qu'on ne peut apprendre que les dernières.
Mais joignons principes et préceptes: car sans la racine les rameaux sont stériles, et la racine profite à son tour des rameaux qu’elle a produits.
Ainsi, l'image de l'arbre philosophique n'est pas nouvelle et ré-apparaitra au cours du Moyen-Age et à la Renaissance, notamment dans les figures alchimiques
L'arbre philosophique., mais aussi chez Francis Bacon dans son ouvrage "De la dignité et de l'accroissement des sciences." A la même époque, Juste Lipse reprendra cette image ébauchée par Sénèque: Pour moi, je présenterai la chose et l'ordre des enseignements en me servant d'une autre comparaison. Comme dans un arbre, on a les racines, puis le tronc, les branches qui en sortent et enfin les brindilles et les rameaux, dans la philosophie, on a un principe qui tient lieu de racine, le principe le plus proche est comme le tronc, les principes inférieurs sont comme les branches puis vient la foule des préceptes d'où sortent des rameaux pour stimuler et élever les cœurs.
Heidegger estimera que l'arbre cartésien est déraciné car l'image ne permet pas de déterminer les fondements de la métaphysique: Pour en rester à cette image , nous posons la question: dans quel sol les racines de l'arbre de la philosophie trouvent-elles leur point d'attache? De quel fond les racines et par elles l'arbre tout entier recoivent-ils la vigueur et les sucs nourriciers? Quel élément celé dans le fond et le sol s'entrelace aux racines qui portent l'arbre et le nourrissent? Sur quoi repose et prend naissance la métaphysique?
Porphyre rédigera, selon la hiérarchie aristolicienne des genres et des espèces, un petit texte l'Isagogé où figurera, au Moyen-Age, "l'arbre de Porphyre" et qui sera également présenté sous le nom "arbor Purchotiana."
Avec leur jeu élaboré d'images et de textes, les gravures à grande échelle conçues par le frère français Martin Meurisse pour communiquer la pensée aristotélicienne sont des créations impressionnantes.
L'enseignement de la logique à cette époque était principalement basé sur un recueil de textes d'Aristote connu sous le nom d'Organon et sur le texte de Porphyre du IIIe siècle, Isagoge, qui servait de préface à l'Organon.
Concernant la gravure de gauche: pourquoi des palmiers en particulier? Les palmiers sont dioïques - leurs fleurs mâles et femelles poussent sur des plantes séparées - et on pensait, à l'époque, qu'ils se reproduisaient en s'entrelaçant avec les branches des palmiers du sexe opposé. Ainsi, l'accouplement des palmiers est devenu un emblème populaire de l'amour conjugal et de la fécondité dans l'iconographie française entre le milieu du XVIe et le milieu du XVIIIe siècle. Meurisse et Gaultier ont donc ici, établientt une analogie entre l'accouplement des arbres et la production de propositions en adaptant l'emblème d'une manière telle que les spectateurs comprennent et apprécient. Ce détail met en lumière les sources d'inspiration variées des auteurs de planches philosophiques, mais il indique aussi la richesse de leurs commentaires visuels.
Réalisées en collaboration avec le graveur Léonard Gaultier et publiées par Jean Messager, les estampes de Meurisse sont des créations denses et complexes - des représentations élaborées de paysages et de structures architecturales ornées d'un éventail vertigineux de personnages, animaux et objets, et annoté de citations tirées des écrits des philosophes classiques et scolastiques.
Toutes ces planches et d'autres images témoignent de la valeur de ces gravures dans l'étude et la transmission de la philosophie. Bien que les travaux de Meurisse et Gaultier aient été relativement peu connues aux XVIIe et XVIIIe siècles, pour une poignée d'universitaires à travers l'Europe, elles ont eu un impact profond sur la philosophie.
Comme source de connaissances à cette époque, la visualisation et la création d'images fonctionnaient comme des instruments importants de pensée et d'enseignement philosophiques. Deux mécanismes particulièrement importants étaient en jeu ici. Premièrement, les artistes, les étudiants et les philosophes ont utilisé la surface de la page pour cartographier les relations théoriques, de sorte qu'en créant et en regardant ces représentations visuelles, ils pouvaient réfléchir au mécanisme des constructions spatiales. Deuxièmement, en produisant ou en examinant simplement des images figuratives, ils pourraient réfléchir au mécanisme du commentaire visuel.
En 1619, Martin Meurisse est mêlé à un débat avec le pasteur François Oyseau sur la signification des rituels de la messe. Dans le feu de l'échange et irrité par l'accusation de mauvais logicien, Oyseau décria Meurisse comme un juge incompétent car il n'était "logicien que dans l'imagerie et la gravure sur cuivre". L'Oyseau faisait allusion à une série d'estampes de thèse extravagantes gravées, bordées incorporant à la fois du texte et des images, que Meurisse avait conçues pour que ses étudiants en philosophie puissent les utiliser lors de leurs examens oraux. Bien qu'il ne s'agisse pour Oyseau que de "frivoles allégories", ces estampes pédagogiques sont aujourd'hui considérées parmi les plus importantes images de la philosophie de la première modernité.
"'arbre des sciences" visualise les principes organisateurs de la pensée de Lulle, dont l’exposé a été initialement rédigé en 1295 : les dix-huit racines de l’arbre sont :
- d’une part les neuf principes divins ou "principes absolus" qui structurent le réel,
- d’autre part les neuf principes logiques ou "principes relatifs" qui structurent la connaissance.
L'arbor moralis ou "arbre des vices et des vertus" est un des arbres secondaires de l'"arbre des sciences" de Raymond Lulle, il correspondait à un des grands domaines de la connaissance: celui de l'éthique. Il existe aussi un "arbor vegetalis" pour la science des plantes et de leurs usages médicaux, un arbor elementalis pour les sept éléments, un "arbor marialis" pour la théologie mariale etc..., en tout 18 arbres!
ans l'"Esquisse d'une nouvelle encyclopédie", Bacon avait, au moyen de l'arbre des connaissances, proposé de représenter, grâce aux opérations mentales l'ensemble des arts et des techniques qui amènerait à de nouvelles découvertes, créant ainsi un arbre évolutif.
Les encyclopédistes, Diderot et d'Alembert furent séduits mais devront vite renoncer à représenter les connaissances humaines selon une arborescence qu'ouvrirait leur "Grande encyclopédie".
En 1780, Chrétien Roth publiera un "Essai d'une distribution généalogique des sciences et des arts principaux" selon l'explication détaillée du système des connaissances humaines dans le Discours préliminaire des éditeurs de l'Encyclopédie publiée par MM. Diderot et M. d'Alembert, à Paris, en 1751, réduit en cette forme pour découvrir la connoissance humaine d'un coup d'œil.
qui sera intégré dans la "Table de l'encyclopédie" de Pierre Mouchon. Cet arbre représente la structure généalogique de la connaissance, avec ses trois branches importantes suivant la classification établie par Francis Bacon dans "The Advancement of Learning" en 1605. L'arbre porte des fruits sous forme de médailles de tailles variables, représentant les domaines de la science connus de l'homme et figurant dans l'encyclopédie.
...l'arbre, chez Roth, transmet une singulière impression de richesse et de vitalité, mais il n'est plus l'instrument de réflexion qu'il a été et il régidifie sans rémission l'articulation des savoirs.
epuis le XIIIe siècle, des poésies profanes ou sacrées donnaiennt naissance à des développements ludiques, spirituels ou moraux, les lettres de l'alphabet étant apprises aux enfants puis commentées dans un contexte d'éducation religieuse.
A la fin du XVe siècle, en Allemagne, Johan Geiler de Kaysersberg établit une suite de conseils spirituels dont chacun commençait par une lettre de l'alphabet, en respectant l'ordre alphabétique. Ces manuscrits circulèrent de couvent en couvent dupliqués par les Pénitentes de Strasbourg jusqu'à ce que ses sermons soient rassemblés en un opuscule publié en 1489. Suivront trois éditions successives dont la première était illustrée d'une scène d'enseignement ayant lieu sous un arbre dont la frondaison était entourée d'un alphabet. Ce qui en fait son principal intérêt: la première leçon des futures nonnes qui rejoignaient le couvent dès l'âge de six ans! Grâce à l'alphabet, l'arbre devenait l'arbre de la connaissance.
A noir, E blanc, I rouge, U vert, Ô bleu: voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes: A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles, Golfes d'ombre; E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lance des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles; I, pourpre, sang craché, rire des lèvres belles; Dans la colère ou les ivresses pénitentes; |
U, cycles vibrements divins des mers virides, Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux; Ô, supême Clairon plein de strideurs étranges, Silences traversés des Mondes et des Anges: -Ô l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux! Arthur Rimbaud |
Dans "Champ fleury", ouvrage de Geoffroy Tory destiné aux typographes, une allégorie végétale, "le rameau d'or et la branche d'ignorance" était un moyen destiné à l'apprentissage de l'alphabet.
Il comportait trois branches:
- à gauche, une branche à sept feuilles contenant chacune les semi-vocales L,M,N,R,S,X et Z qui représentaient les sept arts libéraux;
- au centre, la branche principale avec neuf feuilles dans lesquelles étaient inscrites les lettres "mutes" B,C,D,F,G,K,P,Q,T qui correspondaient aux neuf muses;
- à droite, le dernier rameau avec dans chaque feuille les lettres des cinq vocales latines, A,E,I,O,U, une grecque Y et le H, représentant les quatre vertus cardinales et les trois grâces.
La branche d'ignorance ne comptait aucune feuille.
ette représentation datant de la fin du XVIe oppose le Bien et le Mal en un seul arbre, le vif et le mort, le fertile et le stérile, l'arbre du salut et celui de la tentation. A la tentation de la chair, personnalisée par une jeune femme à droite qui lui offre un verre, le jeune joueur de luth a la possiblité de choisir le coté de l'arbre vert où la religion est représentée par un saint lui offrant un verre de vin symbole du sang du Christ. S'ajoutent au pied de l'arbre, un Christ de vie opposé à un squelette de mort; ange et démon complètent le tableau.
A Otrante, la nef de la cathédrale est occupée par un immense arbre fait de mosaïques qui, entre ses branches, raconte l'histoire humaine depuis l'époque archaïque païenne, peuplée d'animaux fantastiques et d'hommes légendaires jusqu'aux douze médaillons des mois et des signes du Zodiaque. Au delà, l'arbre se continue par le péché originel et le crime de Caïn, image de la chute. Ainsi, du seuil à l'autel, l'arbre fait progresser l'humanité depuis les âges anciens jusqu'à la Rédemption possible. D'autre part est évoqué l'orgueil personnifié par la présence d'Alexandre entouré de deux griffons cherchant à atteindre le ciel.
Dans le même ordre d'idées, où le bien s'oppose au mal, au début du XIIe, le chanoine Lambert de Saint-Omer proposera deux arbres disposés à l'horizontal s'opposant par les racines: un arbor bona, arbre prolifique, aux fruits et fleurs abondantes, et un arbor mala, arbre sec et stérile; d'un coté, les vertus, de l'autre, les péchés et les vices.
Le même auteur présentera un palmier dont l'intervalle entre chacune des branches formées en éventail porte le nom d'une vertu ou d'une qualité faisant face à son contraire. Voir
Palmier des vertus et des vices- Liber Floridus.
Dans une disposition contraire, l'arbre des vices est à gauche et l'arbre des vertus, à droite.
Ici, l'arbre jaillit de la poitrine de Booz pour atteindre la figure du Christ dont le parfum de la grâce s'écoule sur les nonnes. La métaphore olfactive renvoie à "la bonne odeur de parenté" dont parlent les textes médiévaux, une odeur de sainteté comme on dirait aujourd'hui. Ainsi, si l'odorat qui était le dernier dans la hiérarchie médiévale des sens, étant le plus lié à la chair corruptible, cette métaphore le spiritualise et le rétablit entièrement.
Au XIVe siècle, Marguerire d'Oingt de l'Ordre des Chartreux devient la quatrième prieure de la chartreuse de Poleteins dans les Dombes lorsqu’elle rédigea la première lettre, destinée à une moniale anonyme. Sa méditation centrée sur le mot vehemens l'entraine à la vision d’un paysage désertique où s’élève une montagne, un arbre sur ses flancs. Les cinq branches sèches de l'arbre s'inclinent vers le sol, à l'image de ses racines. A sa cime, le soleil et la rosée sont entravés pour le nourrir par la présence d'un disque. Alors, la vision s’anime par le déferlement d'une masse d'eau qui renverse l’arbre qui se met à verdoyer alors que ses racines se dressent vers le ciel. lire
Cette vision pourrait se rapprocher de l'arbre renversé du "Timée" de Platon qui décrit l'homme comme un végétal inversé, enraciné dans le ciel pour rappeler son origine céleste, mais aussi aux arbres des vices et des vertus dont les branches sont tournées vers le bas pour les premiers, vers le ciel pour les seconds.
Dans son "Electorium magnum", monumentale compilation des œuvres de Lulle, réalisée en 1325 par Thomas Le Myésier, son disciple, Lulle souhaitait réunir en une seule religion, païens, chrétiens, juifs et musulmans. Cette miniature les réunit au pieds des cinq arbres des Vertus et des Vices, écoutant les leçons de Sagesse montée sur un cheval, dont les arguments rigoureux ne s'appuyaient pas sur l'autorité scripturaire.
"'est un diagramme représentant l'ensemble théorique des membres de la parentèle cognatique d'un individu à l'intérieur duquel toute alliance matrimoniale est interdite."
A sa création, pour éviter l'endogamie, l'arbor consanguinitatis comportait sept degrés et sept à sa partie supérieure. L’aristocratie avide d'alliances, n'éprouvait aucune difficulté de trouver une dynastie hors de son territoire mais pour le serf attaché à son seigneur, la difficulté de trouver une épouse en était grandement accrue. Aussi les degrés de parenté furent, à partir du quatrième concile de Latran en 1215, réduits à quatre. Le sommet est occupé par un couple indifférencié. Dans chaque case figurent les parents non épousables.
Selon le même concept et les mêmes règles que l'arbre de consanguinité, l'arbre d'affinité prenait une forme bien différente et ne rappelait en rien un arbre, malgré son nom. Plus ramassé, il se rapprochait d'un trapèze et indiquait en cas de veuvage, les personnes avec qui l'un ou l'autre des époux ne pouvait pas se remarier dans sa belle famille, et ce jusqu'àu septième degré avant 1215, quatrième après le concile de Latran. Comme dans l'arbre de consanguinité, le rouge était souvent employé pour la parenté féminine, le bleu pour celle masculine.
Au centre, verticalement, quatre médaillons indiquent par degré, séparés par deux lignes verticales des médaillons dans lesquelles figurent les termes des parentés non épousables. Il est presque toujours représenté par un couple dans un décor floral ou végétal.
Dans les retables et les fresques réalisés par Fra Angelico pour les couvents dominicains observants San Domenico de Fiesole, San Marco de Florence et San Domenico de Pérouse, la part de l’auto-représentation dominicaine est très importante. Les images ont pour but de compenser un déficit de légitimité en insistant sur la continuité entre l’observance, les origines glorieuses de l’ordre et celles du mouvement monastique tout entier. Elles fondent l’identité des frères en ce qu’elles illustrent l’héritage apostolique revendiqué par les dominicains, ainsi que l’importance de la prédication et du savoir. Elles sont des miroirs dans la mesure où elles fournissent aux frères, à travers les trois saints de l’ordre et d’autres membres illustres, les modèles d’un comportement physique et moral vertueux, conforme aux principes de l’observance.
Fin XVIe, un arbre sera peint dont les saintes religieuses de l'ordre de Citeaux
Les saintes religieuses de l'ordre de Citeaux (21).
Musée Boucher-de-Perthes- Abbeville. seront chacune posée sur un fleuron sur lequel on pourra lire l'année de leur décès.
ans le Liber Figurarum, Joachim de Flore nous décrira les règnes de l'humanité. Dans la première figure, c'est le tronc qui rassemble le plus grand nombre de significations. On y lit notamment toutes les générations bibliques depuis Adam, jusqu'au Christ et au-delà, en marquant d'une figure aux noeuds où commence un nouvel age. Dans le dernière figure, la profusion de feuilles et de fleurs, qui va en s'accroissant vers le haut, traduit la multitude des bénéfices tirés de l'exercice des vertus, de l'études des Ecritures et des lois religieuses.
Joachim de Flore
Ainsi l'auteur forme une généalogie spirituelle de l'humanité qui commence avec la période du Père, se poursuit avec la période du Fils puis se termine avec le Saint-Esprit. Au XIIIe siècle, cette vision eut une profonde influence et inspirera plusieurs religieux des démarches radicales et critiques vis à vis de l'Eglise et des ordres établis.
ans un autre ouvrage, le Liber Floridus, Lambert de Saint-Omer qui, manifestement aimait les arbres, nous livre huit " Arbres des Béatitudes" en associant à chaque essence une béatitude évangélique et la vertu correspondante. Pour ceci, il choisit huit arbres ou arbrisseaux cités dans la Bible pour leur beauté, leur arôme ou leur symbolisme.
'arbre péridexion ou perindens est un arbre mythologique discuté dans le Physiologus, bestiaire chrétien du IIe ou IVe siècle apr. J.-C. qui eut une grande influence au Moyen-Age.
Physiologus décrit l'arbre comme poussant en Inde et ayant un fruit sucré que les colombes aiment manger. Un serpent ou un dragon qui cherche à manger les colombes a peur de l'arbre et de son ombre, il attend donc que les colombes s'éloignent de la protection de l'arbre pour les attaquer. Ceci est un rappel à l'auditoire chrétien du texte du salut, où l'arbre représente la foi chrétienne et le serpent ou le dragon est le diable attendant de prendre ceux qui quittent l'église, établissant une comparaison avec Judas Iscariot. Les fruits sont décrits par le texte comme "la sagesse céleste" et les colombes comme le Saint-Esprit.
Le philologue allemand Otto Schönberger avait suggéré que l'arbre pourrait provenir de l'histoire naturelle de Pline l'Ancien, qui rapporte comment le frêne est un moyen de dissuasion pour les serpents, combiné avec l'histoire biblique de l'Arbre de Vie. Les serpents et les dragons gardant les arbres sont une figure bien attestée dans la littérature et l'iconographie hellénistiques. Dans la mythologie grecque, le dragon Ladon gardait les pommes d'or des Hespérides, une histoire rapportée par Ovide, Hésiode et Apollonios de Rhodes; Hérodote dans ses "Histoires" nous apprend que des serpents ailés gardent les arbres à épices en Arabie.
Voir également "Les arbres symboliques":voir
Arbre de conssanguinité, fin du XIIe siècle du Decret de Gratien.près les schémas utilisés par les légistes durant la période romaine, les arbres de consanguinité figurèrent que tardivement, sous l'impulsion des théologiens, dans les textes législatifs. Les premiers arbres du droit apparaitront au XIIe siècle dans le "Decretum Gratiani", ou Concordia discordantium canonum qui fut rapidement adopté par les écoles de droit.
Sur cette miniature du XVe siècle, dans un ouvrage juridique, l'artiste Loyset Liédet assoira sur les branches de chaque coté d'un arbre gigantesque, sept hommes et sept femmes qui, du plus haut vers la branche la plus basse couvrira sept ages de la vie d'un personnage. Ainsi chaque génération est représentée par un âge de la vie différent, les plus jeunes renvoyant à la dernière génération en date. Cet exemple ne sera pas suivi puisqu'aux siècles suivants, ses successeurs utiliseront l'arbre comme métaphore et en mettant les personnages, le plus souvent, dans des médaillons.
Les loix civiles dans leur ordre naturel.
Au XVIIe siècle, le jurisconsulte janséniste Jean Domat constatant les dysfonctionnements provenant de "l'incertitude des règles" et du "désordre des lois" voulut rationaliser le droit français. Pour cela, il continua le mouvement de codification des principes généraux commencé par Charles Dumoulin. Son objectif était de présenter l'ensemble du droit français comme un ensemble cohérent et intelligible qu'il publia dans "Lois civiles dans leur ordre naturel", l’un des monuments du droit civil français, commençant la synthèse des coutumes qui s'achèvera avec la publication du Code Napoléon.
En 1801, Augustin Augier publiait dans son Essai d'une nouvelle classification des végétaux, l'"Arbre botanique", arbre généalogique représentant l'ordre naturel des plantes considéré aujourd'hui comme une référence de base par les historiens de la systématique et des arbres phylogénétiques. C'est l'un des premiers diagrammes d'arbres généalogiques connus pour représenter le système naturel. Ainsi dans la classification des végétaux, l'élément évolutionnaire devenait tangible bien que son défenseur, Charles Darwin, n'interviendra que plus tard.
Le diagramme sous forme d'arbre sera suivi par Ernst Haeckel et Albert Gaudry transformiste affirmé, qui représentèrent la filiation des espèces sous la forme d'un arbre, l'arbre phylogénétique suivant le croquis de Darwin, unique illustration figurant dans "De l'Origine des espèces" en 1859.
Haeckel proposa le premier l'idée de l'origine commune de tous les organismes. Il tenait d'ailleurs pour certaine la filiation à trois groupes.
es premiers arbres généalogiques sont apparus au XIIe avec celui des rois capétiens, bien qu'il ne soit pas un arbre végétalisé, la forme bien équilibrée appelle au développement d'une figure arbustive. Le prestige spirituel sera donné par deux personnages de la lignée capétienne: saint-Arnoul et sainte Gertrude debout au pied de l'arbre tenant chacun un bandeau pour bien marquer leur parenté et leur légitimité.
C'est à la fin du XVe que l'arbre généalogique prend son extension pour s'affirmer aux siècles suivants dans la noblesse, et jusqu'à nos jours pour les amateurs aidés par les moyens modernes de diffusion et numérisation des archives accessibles par l'informatique.
L'entrée d'un souverain dans une ville pavoisée à son arbre généaloqique semble remonter d'Henri VI d'Angleterre qui revendiquait la couronne de France dès le début du XVe siècle, à cause de sa double filiation depuis saint Louis et saint Edouard.
En 1432, lors de son entrée à Londres, sur la même estrade étaient déployées les deux lignées assorties d'un arbre de Jessé représentant la lignée du Christ suggérant une triple apparrtenance, chacune des figures élévées sur le même plan.
Paris, en 1517, pour l'entrée de Claude de France, épouse de François Ier, on dressa devant le Châtelet, un grand arbre généalogique où la reine et son époux, parés de leurs insignes royaux se tenaient au sommet, au dessus des deux précédents couples régnants: à droite, Louis XII, père de Claude, et son épouse, la reine Anne de Bretagne et le premier époux de cette dernière, Charles VIII, à gauche, Louis XI et son épouse, Charlotte de Savoie, plus bas encore, Charles VI et sa femme, ancêtres de Claude, et Louis d'Orléans et Valentine Visconti, ancêtres de François Ier.
De même, pour l'entrée royale de Charles VIII, alors âgé de 14 ans, on avait dressé à Paris un échafaudage en forme d'arbre sur les branches duquel étaient assis des enfants jouant le rôle des membres de la lignée de saint Louis au nouveau roi.
fin de relier l'Ancien Testament au Nouveau, l'Eglise rechercha des liens qui pouvait être interprétés comme une prophétie de la venue d'un sauveur. Dans le livre des Prophètes, Isaïe dit: "Puis un rameau sortira du tronc de Jessé, père de David, et un rejeton naîtra de ses racines." Ainsi nait une généalogie royale de Jésus qui prend naissance avec Abraham et se termine avec Marie.
La descendance de Marie sera également représentée selon le même schéma: voir
Vision de la Vierge- seconde moitié du XIVe siècle..
Dans les premiers temps, le Christ était représenté au sommet de cet arbre
Détail du vitrail de l'Arbre de Jesse- Cathédrale de Chartres (XIIe siècle). puis, rapidement avec le développement du culte marial, la Vierge prit sa place, son fils dans les bras. Ainsi, dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, la Vierge apparait à l'extrémité de la seule branche d'un lys, dans la corolle de celui-ci, à la suite de ses ancêtres, tous séparés par une feuille, ses parents enlacés, précédant son image. voir
Au registre inférieur, à gauche, la nativité de la Vierge et à droite la Sainte parenté.
Jacques de Besançon, XVe siècle, inspiré de la Légende Dorée de Jacques de Voragine.
L'arbre de Jessé sera également utilisé pour évoquer les descendances royales ou bibliques.
On trouve enfin des arbres du rosaire.
La lignée de Sainte-Anne de Gérard David -Bruges, vers 1490.ous avons pu voir précèdemment les arbres de Jessé contant la généalogie du Christ et de Marie. Celui-ci évoluera à compter du XVe siècle lorsque Gérard David peindra "La lignée de Sainte-Anne", qui n'est pas sans rappeler l'arbre de Jessé!
Une autre tableau nous présente la soeur de Sainte Anne
Arbre d'Hesmérie fin du XVe siècle., Hesmérie dont les branches des deux arbres se rejoignent et sanctifient Saint-Servais.
'ouvrage "Des voyages & des Aventures de Charles Magius" qui passera en plusieurs mains avant d'être acheté par le duc de La Vallière sera édité en 1761. Il décrira les 18 tableaux dont l'arbre généalogique de Charles Magius: On a peint ...l'arbre généalogique de sa Maison, qui doit son origine & toute son illustration à la ville de Venise. Cette ville est désignée sous l'emblème de trois figures: celle du milieu représente une divinité couronnée, qui, d'une main, tient une palme, & de l'autre une branche d'olivier: elle est dans une petite île au milieu de la Mer, à ses côtés sont deux lions, sur le dos desquels elle est assise; elle a un pied sur une pierre où est écrit: Fovet & le dos appuyé sur l'arbre généalogique. La seconde est une Pallas armée, elle est debout sur un pied d'estal, placé à la cime d'un rocher fort haut. On lit sur le pied d'estal: Genuit. La troisième est la Déesse de l'Abondance, placée comme la précèdente, & sur un pied d'estal Aluit. On a voulu exprimer sous l'emblème de ces trois Déesses, la Noblesse, la Puissance & les Richesses de cette illustre République.
’arbre des batailles, traité sur le droit des armes composé en français et en prose, entre 1386 et 1389 par Honorat Bovet présente une vaste synthèse de sources diverses en deux versions: la première en 1386-87, la seconde achevée en 1389 et dédiée à Charles VI. Dans les troisième et quatrième parties de l'ouvrage il traite des batailles et du droit des gens de guerre, s'inspirant largement du traité latin de Jean de Legnano. Il fait de la guerre une donnée naturelle du monde et un phénomène bénéfique pour la société, dans le cadre d'une guerre juste, respectueuse de l'immunité des non combattants. À l'héroïsme chevaleresque, au duel et à la vengeance, comportements particuliers fixés par l'usage, il oppose la discipline, la loyauté au roi, le service du bien commun, notions héritées de la tradition ecclésiastique.
Detail de l'arbre des batailles surmonté de la roue de la Fortune avec de chaque coté les armées demandant l'arbitrage ou l'aide militaire des papes Clement VII à gauche, et Urban VI à droite- au dessous à droite, les rois de France Charles VI et d'Angleterre Richard II- à gauche, les rois de Jerusalem et de Naples, Louis Ier d'Anjou et le duc de Bourgogne Philippe II- à gauche, les rois de Castille et Leon, Jean 1er et du Portugal, Ferdinand- à droite, les rois de Rome, Ferdinand et de Hongrie et de Pologne Louis 1er le Grand.
L'arbre des batailles sera décliné sous diverses figures.
Au décès de Charles II le Hardi sans descendance masculine, de nombreux prétendants ambitionnaient la charge; après de nombreuses tractations et discussions, René II de Lorraine fut reconnu légitime en 1473. Pour marquer sa légitimité, il fit faire ces arbres généalogiques, bien que dessinés par deux artistes différents, offrent des fortes ressemblances. L'arbre à gauche montre la branche paternelle des comtes de Vaudrémont, celui de droite, celle maternelle issue du roi Jean II le Bon. Le mariage en 1445, prévu dès 1431, de Ferry, comte de Vaudrémont avec sa cousine Yolande d'Anjou qui abdiqua sa couronne de Lorraine dès qu'elle en hérita en faveur de son fils René II de Lorraine, scella la réconciliation des deux branches.
Arbre de noblesse |
Arbre des langues |
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Cet arbre peint par Norman Rockwell et publié par "The Saturday Evening Post" le 24 octobre 1959 nous délivre une image empreinte d'humour d'un petit américain des années 1950/60 à la cime d'un arbre généalogique tel un roi qui afficherait ses ancêtres pirates, cowboys, fédérés, sécessionnistes, quakers ou bourgeois, etc... tous de la classe moyenne, où seul un trappeur est associé à une autochtone.
l'arbre généalogique des Rougon-Macquart
Les Rougon-Macquart: La fortune des Rougon - La curée - Le ventre de Paris - La conquête de Plassans - La faute de l'abbé Mouret - Son excellence Eugène Rougon - L'assommoir - Une page d'amour - Nana - Pot-Bouille - Au bonheur des dames - La joie de vivre - Germinal - L'oeuvre - La terre - Le rêve - La bête humaine - L'argent - La débâcle - Le docteur Pascal