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Dans les jardins romains

L'archéologie

En l'absence de traité des jardins de plaisance par les écrivains romains, nous sommes réduits à supposer que les plantes citées dans différents ouvrages pouvaient servir à décorer les jardins.
Pline, énumère les plantes qui servaient à faire des couronnes et il a eut l'idée de différencier celles qui étaient cultivées des sauvages. Il est tout à fait plausible que les premières l'étaient également dans les jardins de plaisance.
Pline désigne également des plantes utilisées pour les topiariae, représentation d'un paysage. Celles-ci ont en commun d'être décoratives et de fournir un cadre de verdure bien déterminé: source et rochers pour créer une atmosphère de fraîcheur.
D'autres renseignements nous sont fournis par les fresques et peintures qui sont davantage suggestives que botaniques; c'est l'impression d'ensemble qui domine sans grande exactitude quant aux plantes employées. Malgré tout, elles nous fournissent les effets esthétiques qui était recherchés.

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Les fouilles, notemment à Pompéi, nous renseignent par les racines des plantes retrouvées que la flore des jardins étaient très pauvre: il était inconcevable de créer des parterres tels que les connaissons aujourd'hui. L'essentiel était réservé aux feuillages et les jardiniers réussirent à créer des espèces naines: chamaeplatanus, chamaecyparissus qui permirent dans des espaces réduits de composer des ensembles comparables à ceux des grands parcs.
Les fleurs ou des acanthes occupaient les bordures de massifs formés par des arbustes, lauriers, lauriers-roses... et l'on recherchait ceux à feuillage persistant pour que le jardin, été comme hiver, garde une apparence immuable. Ainsi le jardin restait lié à l'architecture qui le contenait. Ailleurs, les fleurs étaient semées en désordre dans des jardinières ménagées sur des murs bas qui entouraient le péristyle.
Ce sont les acanthes, cyprès, lauriers, buis, romarin, lierre, myrtes qui forment la principale végétation des jardins romains, même si les platanes y sont présents. Les premiers domineront le jardin plus par leurs feuillages donnant de l'ombre et quelques parfums que par leurs couleurs.
Il ne faut pas oublier que ce sont les arbres qui font la vénération des Romains; ils sont les entremetteurs des dieux ou même leur personnification et les bois sacrés sont leur domaine.

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La flore

Le jardin potager

Caton nous apprend dans son "Economie rurale" que dans la banlieue de Rome peut-être plantés des vergers et dans les jardins, et selon la saison, on y cultive des fèves, de l'épeautre, des artichauts, des choux que Caton nomme "le premier des légumes", de différentes salades (chicorées, laitues), des blettes, des poireaux, des navets, des courges, des concombres, des oignons, des melons, de l'ail et des plantes dont on mange les feuilles (mauves, arroche...), des plantes condimentaires et aromatiques comme le myrte, le laurier et peut-être des plantes médicinales.
Columelle cite ces mêmes légumes et ajoute: cerfeuil, chervis, lupins, caprier, menthe, aneth, rue, moutarde, ache, panais, marjolaine, coramble, roquette, passerage, amaranthe, ulpique, cresson alémois, sarriette, thym, serpentaire, basilic, maceron, panax, cumin, lotier de Phrygie, et sont semées des graines d'Assyrie et des bulbes de Mégare.

Le verger

Dans les vergers, on y trouvait:
cognassiers, figuier, pommier, poiriers, vigne, oliviers, cormiers, noisetiers, noyers.

Arbres, arbustes, arbrisseaux et sous-arbrisseaux

Arbousier
Arbustus unedo
Buis
Buxus sempervirens
Chêne chevelu
Quercus cerris
Citronnier de Médie
Citrus medica
Cornouiller mâle
Cornus mas
Cyprès
Cypressus sempervirens
Romarin
Rosmarinus officinalis
Serpolet
Thymus serpyllum
Erable champêtre
Acer campestris
Rose
Rosa
Fragon
Ruscus aculeatus
Genêt
Genista
Grenadier
Punica granatum
Jasmin
Jasminus fruticans
Laurier
Laurus nobilis
Laurier casia
Laurus casia
Laurier de Cnide
Daphne Cnidium
Laurier-rose
Nerium oleander
Lavande à toupet
Lavandula stoechas
Lavande officinale
Lavandula angustifolia
Lierre
Hedera helix
Micocoulier
Celtis australis
Mimosa
Acacia vera
Myrte
Myrtus communis
Palmier dattier
Phoenix dactylifera
Peuplier blanc
Populus alba
Peuplier d'Italie
Populus pyramidalis
Pin et épicea
Pinus pinea et Pinus picea
Platane
Platanus orientalis
Rhododrendron
Rhod. ponticum
   

Plantes herbacées et fleurs

Acanthe
Acanthus mollis
Aconit
Aconitum napellus
Jacinthe
Hyacinthus
Anémone
Anémone coronaria
Aurone
Artemisia abrotanum
Bleuet
Centaurea cyanus
Camomille
Camomille tinctoria
Capillaires
Adianthus capillus veneris
Chénopode
Chenopodium scoparia
Cinéraire
Senecio cineraria
Coquelicot
Papaver rhoeas
Coquelourde
Agrostemma coronaria
Cyclamen de printemps
Cyclamen repandum
Cynoglosse
Cynoglossum officinale
Digitale
Digitalis purpurea
Œillet
Dianthus
Fenouil
Anethum fœniculum
Férule
Ferula communis
Germandrée tomenteuse
Teucrium polium
Giroflée
Cheiranthus cheiri
Glaïeul
Gladiolus segetum
Goutte-de-sang
Adonis aestivalis
Inule visqueuse
Dittrichia viscosa subsp. viscosa
Immortelle
Helichrysum stoechas
Iris
Iris florentina
Iris faux-acore
Iris speudacorus
Jonquille
Narcissus pseudonarcissus
Liseron
Convolvulus sepium
Lys
Lilium candidum
Lys maritime
Pancratium maritimum
Lys orangé
Lilium bulbiferum var. croceum
Lys martagon
Lililium martagon
Marguerite jaune
Chrysanthemum coronarium
Mélisse
Melissa officinalis
Mélilot d'Italie
Melilotus italica
Mélilot officinal
Melilotus officinalis
Narcisse des poètes
Narcissus poeticus
Origan
Origanum majoranoides
Pavot
Papaver somniferum
Pensée sauvage
Viola tricolor
Pervenche
Vinca minor
Poulicaire
Poulicaria vulgaris
Safran
Crocus sativus
Salsepareille
Smilax aspera
Scolopendre
Scolopendrium vulgaris
Silène coronaire
Silene coronaria
Souci
Calendula officinalis
Trèfle bitumineux
Bituminaria bituminosa
Valériane
Valeriana celtica
Violette
Viola reichenbachiana et odorata
Vulnéraire barbue
Anthyllis barba Jovis
Muflier
Antirrhinum
Nielle
Agrostemma githago
     

La faune

Les oiseaux

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Les Romains peuplaient volontiers leurs jardins d'oiseaux et leur préféré semble être le paon car il illustre de nombreuses peintures. Ceux-ci ne sont pas là uniquement pour des besoins gastronomiques mais aussi pour la décoration et leur signification symbolique.
photo Tout propriétaire devait posséder un colombier et les pigeons sont des oiseaux familiers des jardins.
Sur les fresques représentant les jardins, on rencontre également des faisans, perdrix, ibis, héron et passereaux, merles et loriots.
Un perroquet et un canard apparraissent dans la Maison de Livie.
Dans certains jardins des volières étaient aménagées, soit pour la plaisance, soit pour cette dernière alliée au profit et Lucullus en eut une de la sorte: pendant que les convives dégustaient les oiseaux, d'autres voltigeaient en attendant leur tour...
Ces volières étaient à cheval sur un cours d'eau afin de donner l'illusion de voir les oiseaux en pleine nature.

Le gibier

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Le theriotrophia, imitaient les "paradis" des rois perses. Ces "réserves" avaient pour but de mettre en scène des légendes et décors idylliques, sacrés ou profanes et donner un spectacle de la nature. D'autre part, ils apportaient un élément de sauvagerie qui satisfaisait l'ame romaine, admiratrice des forces élémentaires et primaires. On y rencontrait donc des sangliers, des cerfs et selon Varron, d'autres bêtes, qu'il ne nous énumère pas. Puis on représentera ces animaux faisant partie de ces scènes en statues, voire en arbustes taillés dans les scènes mythologiques.

L'eau

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L'eau dans un jardin est une nécessité et tous jardins romains étaient irrigués sans que l'eau soit obligatoirement abondante. Ce que les Romains recherchaient était la fraîcheur et pour nombre d'écrivains, elle représente le comble du bonheur. Aussi, les jardins étaient souvent établis près d'une rivière, d'une source, voire d'un lac ou d'un bras de mer.
photoSi la rivière faisait défaut, on créait des Nils artificiels, qui par leur dénomination apportaient de l'exotisme en voulant rivaliser avec les jardins égyptiens, et des Euripes, système qui permettait de créer des tempêtes, flux et reflux à l'aide d'une simple vanne.

photoIl était aussi aménagé des salientes qui pouvaient être aussi bien des fontaines que des jets d'eau.
Si le jardin possédait une source, il était aménagé des nymphées qui pouvaient être qu'un simple rocher couvert de mousses et de capillaires; elles devinrent plus tard de véritables grottes artificielles avec chapelle puis temple et les fontaines de véritables vasques avec jets d'eau.
Dans les jardins pompéiens, des fontaines étaient destinées à créer des effets de lumière, ou bien on créait de minuscules cascades en degré ou d'une grande hauteur; certaines se rattachent à des personnages dionysiaques tandis que d'autres, aux nymphées.

Suite

Sources

- Michel BARIDON- Les jardinsphoto - Paysagistes - jardiniers - poètes - Robert Laffont
- José CABANIS & Georges HERSCHER- Jardins d'écrivainsphoto - Actes Sud
- Pierre GRIMAL- Les jardins romainsphoto - Fayard
- Aude GROS de BELER - Bruno MARMIROLI - Alain RENOUF- Jardins et paysages de l'Antiquitéphoto - Grèce - Rome - Actes Sud
- Philippe DELWICHE- Du potager de survie au jardin solidairephoto - Approche sociologique et historique - Editions Nature & Progrès - Les éditions Namuroises
Sur le Web
Ouvrages numérisés
- A.L.A. FEE- Flore de Virgile - ou nomenclature méthodique et critique des plantes, fruits et produits végétaux mentionnés dans les ouvrages du prince des poëtes latins
Pour l'iconographie- Terra Antiqua

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